billet du jour
Broderies
Il y a de plus en plus de beaux livres consacrés au textile et la broderie figure en bonne place. Celui d’Audrey Demarre « Broderies anthologie curieuse » propose une cinquantaine de portraits d’artistes qui brodent, que la broderie et le textile en général soit leur unique matériau soit que ce matériau intègre leur pratique artistique parmi d’autres matériaux et d’autres techniques. À offrir, à s’offrir !
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Édité par les Éditions de la Martinière, disponible dans toutes les bonnes librairies. 256 pages. 35,90€
Pour voir – en vrai – des travaux d’artistes textiles, il faut aller en ce moment à Clermont-Ferrand visiter les nombreuses expositions du FITE. C’est toujours un grand événement textile et artistique.
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Vos prochains rendez-vous textiles
à Toulouse et dans la région...
Jeux de ficelle
Kaninikula, c’est le nom des jeux de ficelles aux iles Trobriand. Et Éric Vandendriesshe, ethnomathématicien, en explore le fonctionnement en y recherchant les procédures mathématiques mises en œuvre par les praticiens de ces jeux. C’est ce qu’il montre dans ce court-métrage de 2012.
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Les jeux de ficelles avaient déjà fait l’objet d’un billet dans ce blog, il y a quelques années, auprès d’autres populations du Grand Nord. Et Watana.
Fibre de l’été
On retrouve le lin avec joie tous les étés tant il est frais à porter, et son « froissé » est reconnaissable entre tous. En mélange avec du coton, de la soie ou une fibre artificielle, il perd une bonne part de son froissé tout en conservant le maximum de ses qualités. Et cerise sur le gâteau, il se prête très bien à la broderie fine et à divers travaux d’aiguilles, outre ses nombreux autres usages, pour certains inattendus, comme l’alimentation, les matériaux composites, l’isolation, la papeterie.
Fibre végétale originaire d’Égypte, utilisé depuis au moins 4000 ans, le lin est une fibre longue de 20cm issue de la tige de la fleur de lin acclimatée depuis longtemps en Europe, et en particulier en France (leader mondial de la production), en Normandie. Difficile à mécaniser, le lin a été introduite dans le processus mécanisé en 1811, c’est-à-dire, bien longtemps après le coton, la laine. Cela en raison d’une étape spécifique à la fabrication du lin, le rouissage, qui en termes chimiques est l’hydrolyse de la pectose qui lie les fibres (en fait une étape de pourrissement) traditionnellement menée en fosse humide, puis à partir du début du 19e siècle avec des produits chimiques qui produisent le même effet de « pourrissement » qui met la fibre à nu.
Le beau livre « Lin, fibre de civilisation(s) » édité par Actes Sud est une somme unique de travaux de différents scientifiques, sous la direction d’Alain Camilleri. Dans toutes les bonnes librairies.
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Éclore en silence
C’est avec une grande fierté que j’annonce l’exposition de broderie de Fanny, Faj de son nom d’artiste, qui fut il y a sept ans mon élève. Elle avait le projet de broder sa robe de mariage. Seul couac : elle ne savait pas du tout broder...
Mais c’est avec application et ardeur qu’elle s’était mise à l’ouvrage pour apprendre les bases de la broderie dans un premier temps et commencer ce vaste chantier. Au bout d’un semestre de travail, elle a pu revêtir sa magnifique robe et se marier. L’histoire aurait pu en rester là, en tout cas pour la broderie. Mais non, elle avait attrapé le virus de la broderie.
Et je la retrouve à l’occasion du vernissage de l’exposition « Éclore en silence » où elle s’inscrit dans le renouveau de la broderie avec des compositions de grande taille inspirées du monde végétal, ne gardant de la figuration que ce qui permet à chacun de reconnaitre des herbes dansant dans le vent, des algues brassées par l’océan. Elle reprend la tradition de la broderie sur papier ou carton – celle notamment des cartes postales brodées envoyées aux soldats de 14/18. Cette charmante tradition s’est perdue mais on trouve encore quelques unes de ces cartes postales brodées, conservées dans les souvenirs des familles.
Broder sur papier ou carton est audacieux car une fois l’aiguille plantée, le trou est fait et reste visible. Un dessin précis est donc établi au préalable. Et détail que j’avais oublié de préciser, Fanny sait dessiner...
On peut imaginer sans peine que Fanny nous réserve d’autres surprises brodées en explorant d’autres facettes de la broderie. Bravo !
Jusqu’au mardi 30 juillet 2024
Lieu : La Brique rouge – Centre culturel de quartier – 9, rue Maria-Mombiola – 31400 Toulouse –
Pour y aller : Tisséo M° Empalot