Vos prochains rendez-vous textiles à Toulouse
et dans ses environs...
Mythologie grecque
«Il est une déesse inconstante, incommode,
Bizarre dans ses goûts, folle en ses ornements,
Qui parait, fuit, revient et nait dans tous les temps
Protée était son père, et son nom c'est la Mode»
Ce Protée a eu plusieurs descendants discrets, d'autres plus fâcheux... En tout cas, il fallait bien être Voltaire pour ajouter avec autant de désinvolture une nouvelle déesse à la mythologie antique pourtant déjà si riche. Mais quand on y pense, c'est tout de même bizarre qu'il n'y ait pas eu de dieu ou déesse de la mode dans l'antiquité, car la mode existait déjà.
Machines morales
Que celles et ceux qui n'ont jamais parlé à une de leurs machines (à coudre, par exemple)? ricanent ! Il n'empêche que souvent nous prêtons assez spontanément des intentions, des émotions à nos machines. Mais qu'en est-il en réalité ?
Dans la réalité, et de plus en plus souvent, une machine décide telle ou telle action en prenant une « décision qui impacte le bien-être, la liberté ou la vie d'un humain; en d'autres termes, une décision morale. Quelle autonomie sommes-nous prêts à laisser aux machines qui prennent ces décisions, et quels sont les mécanismes psychologiques qui guident nos réactions dans cette situation jamais encore rencontrée par l'espèce humaine ?» Comment une machine prend une décision ? selon quels critères ? dans quels buts ?
Ce sont les graves questions qui seront débattues lors de la conférence «Quelle morale pour les machines ?» par Jean-François Bonnefon (docteur en psychologie cognitive et directeur de recherche - UT Capitole, TSE, CNRS), dimanche 25 février 2018, à 18h, Cycle « UPGT » au Quai des savoirs (39, allée Jules-Guesde à Toulouse - M°Palais de justice).
Mais au fait, le robot à coudre est-il si loin de nous, combien de vêtements pourront ainsi être fabriqués ? pourquoi nos petits bouts de tissus résistent si vaillamment à la robotisation ? car si la filature, le tissage, la teinture, sont automatisés depuis belle lurette, il n'en va pas de même pour l'étape de la couture, où chaque pièce demande de nombreuses interventions humaines. Sans doute avons-nous encore quelques belles heures de conversation avec nos machines à coudre...
Retour de la crinoline ?
«Xiao Hui cousait en silence, ce qui donnait vaguement à la pièce une atmosphère d'atelier de couture. [...] Se faufilant entre le canapé et la table basse en tenant la robe à bout de bras, elle vint se positionner devant nous au centre de la pièce pour déployer le modèle de la robe, qui tombait en cascade en multiples cerceaux concentriques blancs ajourés. [...] C'est en couturière, par exemple, que Xiao Hui apparaîtrait dans le film, et habillée comme telle, avec une pelote à épingles en brassard et un mètre ruban souple autour du cou, à la manière de ces saints, dans les tableaux de la Renaissance, qu'on présente toujours avec leurs attributs»
Cette citation est extraite de «Made in China» de Jean-Philippe Toussaint, édité par Minuit, 2017. Ce n'est pas un récit de voyage en Chine, ce n'est pas un journal, ce n'est pas le making-off du film «The Honey Dress», (ce n'est pas non plus un cours de couture...) on aime ou on n'aime pas mais c'est tout simplement envoûtant.
Étoffe des dieux
Qui a dit que l'Antiquité, ce n'était que des vieux machins poussiéreux et ternes ? en tout cas, ce n'est pas le Musée Saint-Raymond, qui dans le cadre de l'exposition «Rituels grecs - une expérience sensible» donne à ressentir, à toucher, à voir, et même à écouter ce que ressentaient, touchaient, voyaient et écoutaient les Grecs.
Malheureusement, si les pierres et le bronze ont assez bien résisté au temps qui passe, les tissus ont disparu, usés, retaillés, raccommodés, brûlés, mangés pas des générations de mites. Ne restent que quelques fragments de fibres à partir desquels, avec les techniques actuelles de l'archéologie expérimentale on peut reconstituer quelques éléments, notamment les offrandes textiles qui étaient fréquemment déposées dans les sanctuaires, pour habiller les statues des dieux ; ces étoffes étaient souvent tissées avec un grand talent par les femmes, teintes de couleurs vives, avec des décors d'or et de pourpre.
Pour bien rendre compte de la démarche de l'archéologie expérimentale dont l'objectif est de reconstituer les façons de faire, de fabriquer, ce sera donc une conférence à plusieurs voix à laquelle nous pourrons assister jeudi 15 février puisque, autour d'Adeline Grand-Clément, Maîtresse de Conférences d'Histoire grecque à l'Université de Toulouse II-Le Mirail, les membres Couleurs en herbes apporteront leur expertise artisanale.
Conférence le jeudi 15 février à 18 h
Lieu : Musée Saint-Raymond - Place Saint-Sernin - 31000 Toulouse
Gratuit mais réservation préalable uniquement sur www.eventbrite.fr.