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Tata-Georgette

Trente-deux francs pour habiller une petite mendiante !...

28 Août 2015 , Rédigé par Tata Georgette Publié dans #Citations textiles, #Billet du jour

«À la fin du bain, l’enfant en avait assez et témoigna une vive satisfaction quand ses quatre protectrices la firent sortir de la baignoire ; elles la frottèrent, pour l’essuyer, jusqu’à lui faire rougir la peau, et ce ne fut qu’après l’avoir séchée comme un jambon, qu’elles lui mirent une chemise, un jupon et une robe de Thérèse. Tout cela allait assez bien, parce que Thérèse portait ses robes très courtes, comme le font toutes les petites filles élégantes, et que la petite mendiante devait avoir ses jupons tombant sur les chevilles : la taille était bien un peu longue, mais on n’y regarda pas de si près ; tout le monde était content.»

Puis plus loin :

« MADELEINE. – Nous venons acheter de quoi habiller cette petite fille, madame Juivet.

MADAME JUIVET. – Volontiers, mesdemoiselles. Vous faut-il une robe, ou une jupe, ou du linge ?

CAMILLE. – Il nous faut tout, madame Juivet ; donnez-moi de quoi lui faire trois chemises un jupon, une robe, un tablier, un fichu, deux bonnets.»

Puis pour finir cet épisode d’habillage d’une petite mendiante :

«Trente-deux francs pour habiller une petite mendiante !... Madame Juivet, ajouta-t-elle [la grand-mère des petites filles] d’un ton sévère, vous avez abusé de l’ignorance de mes petites-filles ; vous savez très bien que les étoffes que vous apportez sont beaucoup trop belles et trop chères pour habiller une enfant pauvre ; remportez tout cela, et sachez qu’à l’avenir aucun de nous n’achètera rien chez vous.»

Au cas où cela vous aurait échappé, la comtesse de Ségur a des idées très précises sur la façon dont doit être habillée une petite mendiante à laquelle on fait l’aumône ainsi qu'en témoignent ces extraits des «Mémoires d'un âne». D'une manière générale, ses textes, outre des recommandations morales de cet ordre, sont très précis sur la garde-robe enfantine du XIXe siécle.

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Concours Bohin

24 Août 2015 , Rédigé par Tata Georgette Publié dans #Billet du jour

La Manufacture Bohin organise un concours d'art textile autour d'une figure imposée, le portrait de Benjamin Bohin, industriel du XIXe siècle qui créa l'entreprise Bohin.

Mine joviale en dépit d'un faux-col qui ne rigole pas, moustache à faire pâlir d'envie tous les Turcs, cheveux en brosse comme mon tonton militaire, costume sombre et sérieux comme il convenait pour tout industriel du XIXe siècle sur une bedaine-étendard-de-la-prospérité de ceux qui savaient faire prospérer leurs affaires au XIXe siècle, avant qu'on ait inventé le cholestérol. À partir de là, il est permis de délirer en tirant l'aiguille pour broder, réaliser un patchwork, tricoter, bref n'importe quelle technique textile qui utilise les beaux outils de qualité fabriqués avec obstination et talent par l'entreprise Bohin (ouh ! si Bohin ne m'envoie pas mon pesant d'épingles avec un tel billet, j'avale mon clavier !).

Les concours textiles sont très à la mode dans le monde anglo-saxon, et aussi parmi nos amies patcheuses, mais ils ont souvent en France une diffusion confidentielle, dans les cercles restreints des clubs. C'est bien dommage car ils permettent, non seulement à des artistes confirmés, mais aussi à des amateurs éclairés de nous faire partager leur talent. Ici le choix du sujet peut sembler pointu mais il oblige à un intense travail de réflexion, à un réel savoir-faire artistique.

Bref, pour s'inscrire c'est chez Bohin. Vous avez encore le temps de vous décider car la limite de dépôt des dossiers est fixée au 24 février 2016. S'en suivra une exposition d'avril à septembre 2016 et les prix seront remis le 30 septembre 2016. On en reparlera en temps voulu dans ce blog.

Concours Bohin
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Artisans du luxe

20 Août 2015 , Rédigé par Tata Georgette Publié dans #Billet du jour

Artisans du luxe

Les meilleurs ouvriers de France, en dépit de leur virtuosité, de leur compétence technique, sont des acteurs souvent trop discrets de la qualité, et ce dans tous les domaines, y compris dans le domaine du textile, surtout lorsqu'il s'agit des accessoiristes et ennoblisseurs.

L'exposition du Musée de Bourgoin-Jallieu leur rend hommage et met en valeur un des métiers nécessaires pour la haute-couture qu'il s'agisse de dentelles, plissés, velours au sable broderies, teintures, lasercut, assemblage ultrason, etc. donc des technique les plus traditionnelles aux plus récentes, car les «MOF» ne sont pas figés dans le passé.

Et comme le dit très bien la présentation de cette exposition - donc je fais un petit coup de copié-collé - : «Elles ont pu être réalisées grâce à la participation gracieuse de 750 entreprises (fabricants de matières, bureaux d’études, façonniers, modistes, plumassiers, brodeuses, accessoiristes, etc) dont environ la moitié sont des Meilleurs Ouvriers de France (MOF), des Entreprises du Patrimoine Vivant (EPV) ou des Maîtres d’Art. Tous ces partenaires, qui travaillent dans l’ombre de marques prestigieuses prestataires du luxe, de la couture et de la haute couture française (Christian Dior, Yves St Laurent, Hermès, Chanel, Balenciaga ou Givenchy, etc) et contribuent au « luxe à la française », ont apporté leur technicité et leur temps pour participer à un rêve commun, créer de belles robes et par là valoriser leur métier et leur savoir-faire, passion de toute une vie.»

Parallèlement à cette partie déjà fort riche, sont présentées 45 robes créées et réalises par AnnA-BarbarAAumüller, jeune créatrice autrichienne qui a appris le métier auprès de Vivienne Westwood, excusez du peu... pour travailler ensuite chez les plus grands couturiers. Elle enseigne également et a un projet : créer un musée itinérant de la mode et des techniques.

Lieu : Musée de Bourgoin-Jallieu Jusqu'au 4 octobre 2015

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Le test de l'été

17 Août 2015 , Rédigé par Tata Georgette Publié dans #Ça n'a rien à voir quoique..., #Billet du jour

Et été, comme dans tout magazine qui se respecte, il convient de proposer des tests.

Voici un test sur les couleurs. Il est en effet important de bien distinguer les couleurs pour acheter et assortir les tissus, les fils, les laines. Ce soucis de bien distinguer les couleurs n'est pas récent ainsi qu'en témoigne ce beau livre, hélas en un seul exemplaire, rédigé en 1692 par A. Boogert.

Petite astuce pour la couture : il vaut mieux choisir un fil un poil plus foncé pour coudre un tissu, si on ne trouve pas pile la même couleur. Le foncé se verra moins sur du plus clair qu'inversement.

Le test de l'été
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