films textiles
Un peu de fraicheur...
Un souffle d’air frais, et tout est différent ! C’était déjà l’idée de John Gorrie, l’inventeur de la climatisation...
La suite de vos rendez-vous textiles
à Toulouse et dans la région...
Les couturières n’ont pas dit leur dernier mot...
À regarder absolument, le documentaire Le siècle des couturières de Jérôme Lambert et Philippe Picard, qui d’ailleurs déborde largement sur toutes les travailleuses de l’industrie textile française, du milieu du XIXe siècle à nos jours.
Si l’industrie textile fut fondamentale dans la révolution industrielle, qui se souvient qu’une large partie de la main-d’œuvre était féminine, alors que le monde ouvrier est largement représenté comme exclusivement masculin. Ce documentaire consacré à ces ouvrières invisibles qui ont pourtant joué un rôle fondamental dans la production industrielle et dans les luttes syndicales. Mais cette industrie a quasiment disparu entre 1970 et 2000, les emplois féminins délocalisés. Or, naguère, de qui a-t-on eu besoin pour coudre des masques ? D’ailleurs, le documentaire se termine sur une note légèrement optimiste en abordant l’amorce du renouveau de la filière textile française.
Documentaire disponible sur France3 jusqu’au vendredi 6 mai 2022
Voix off : Corinne Masiero.
Pour en savoir plus : lire ici...
Vos prochains rendez-vous textiles
à Toulouse et dans la région...
Confinement J+25
On m'a souvent demandé pourquoi je ne produis pas de tutoriels, que vous pourriez utiliser pendant le confinement, par exemple. Je ne le fais pas pour plusieurs raisons que je vais essayer de développer ici, puisque comme vous, je suis confinée et que j'ai le temps de me livrer à un peu d'introspection. Et que vous aurez le temps de me lire. Enfin, si vous n'êtes pas en train de vous démener pour nous sortir de ce gigantesque pétrin.
Je veux parler des tutoriels orientés «techniques et savoir-faire» et non pas ceux traitant de «diy», pour beaucoup plus proches des travaux manuels en classe maternelle... car les techniques de ces derniers sont ordinairement limitées à un peu de découpe, un peu d'assemblage, un peu de mise en couleur...
Tout d'abord examinons le mot «tutoriel» et ce qu'il désigne. Au début, ce mot d'origine anglophone désignait les guides d'apprentissage pour l'informatique. Puis le sens du mot s'est élargi à toutes sortes de domaines, dont les activités manuelles. Et c'est là que le bât blesse. Car, tant que le tutoriel reste dans le domaine purement cognitif, intellectuel, c'est simple. Il suffit d'un expert qui connait bien son domaine, qui a envie de partager son savoir, qui sait faire un bon plan pour des séquences pédagogiques bien construites. Ajoutez un bon montage vidéo, le tour est quasiment joué. Et si vous avez besoin de repasser trois fois la vidéo pour bien tout comprendre, ce n'est pas un problème, vous y arriverez, à condition toutefois que vous ayez les prérequis indispensables. Id. pour les savoirs-faire procéduraux, pour lesquels des plate-forme de e-learning proposent également des enseignements tout à fait valables.
Un autre type de tutoriel est assez efficace, c'est celui qui s'apparente au «mode d'emploi» d'une machine. Par exemple, comment régler le serrage du fil sur la machine à coudre. On est là dans une approche purement instrumentale, où il s'agit de comprendre le fonctionnement d'une machine et d'amener cette machine à se plier à votre volonté pour en faciliter l'usage. Mais un savoir-faire ne se réduit pas au mode d'emploi d'une machine...
Pour l'utilisation d'un outil, c'est plus compliqué, car qui dit outil, dit main. Et là... régulièrement des personnes qui «ont appris à tricoter avec internet» viennent à l'un de mes ateliers... elles ont en général compris le trajet du fil, compris intellectuellement la formation des mailles mais, rien ou pas grand-chose pour ce qui concerne les mouvements des doigts et des mains, ni la motricité mise an œuvre. Dans un monde où on n'éduque pas du tout les mains, cela n'a rien d'étonnant. C'est ainsi qu'on peut voir des personnes qui tricotent avec des doigts complètement raides... si, si, je vous promets, qui «bloquent» comme me l'a dit récemment une jeune femme. Et cela vaut pour tous les savoir-faire manuels : si on ne connait pas le geste, il est extrêmement difficile d'apprendre à le faire avec une formation qui s'adresse uniquement à l'intellect et à la vue, alors que le geste fait appel à la motricité, au toucher, voire à la posture corporelle. Le geste est à mettre en relation avec les autres gestes déjà maitrisés par l'apprenant et avec le rapport tactile avec la matière, avec l'outil, et cette évaluation, le tutoriel ne peut tout simplement pas la faire.
Si le tutoriel aborde le travail d'un matériau, le résultat pédagogique est encore plus aléatoire. Par exemple, comment réaliser des smocks à la machine à coudre... ça peut être chaud, surtout si vous n'avez jamais manipulé le matériau en question, ici une étoffe. Comment sentir la tension d'un fil ? le tombé du tissu ? d'une façon virtuelle ???
À cela s'ajoutent des caractéristiques formelles. Filmer une séquence de gestes des mains pour bien montrer toutes les facettes du geste est extrêmement difficile. Et faire un montage vidéo regardable demande des compétences spécifiques. Bref, il faut quasiment être cinéaste pour produire une vidéo youtubable et pour répondre à la question initiale de ce billet, voilà quelque chose que je ne sais pas faire.
Mais ce qui me semble le plus important c'est que tutoriel est un faux-ami de tuteur-tutrice, de tutorat qui désignent une relation entre deux personnes impliquant une interaction très forte entre un tuteur et son élève. Cette interaction mêle questionnement et correction, reprise et encouragement entre les deux partenaires. Or, dans le cas du tutoriel, bernique de cette relation interpersonnelle. On est plutôt dans l'impersonnel. Un tutoriel est incapable de corriger un geste fautif... ni d'encourager chaleureusement pile au bon moment, et ce moment est extrêmement variable d'une personne à l'autre. Cette insuffisance fondamentale et structurelle explique en partie le grand succès des cours et ateliers en présentiel, à Toulouse et ailleurs, qui savent construire une progression dans les apprentissages.
Entendons-nous bien. Il ne s'agit pas de dénigrer ici les créateurs de tutoriels, même si dans un certain nombre de cas, on ne peut qu'être agacé par l'absence de pédagogie, le manque de clarté des images et des explications, la pauvreté des savoir-faire transmis, voire l'incompétence manifeste d'amateurs autodidactes qui ont eux-mêmes appris hier matin... car tous sont animés par le désir de partager une compétence. Et rien que ça, c'est louable.
Donc, est-ce stupide d'utiliser un tutoriel ? Et bien, après ce dézingage en règle auquel je viens de me livrer, la réponse est non. Utiliser un tutoriel peut même être une excellente ressource en gardant bien à l'esprit que, d'une manière général, pour démarrer dans une technique textile (tricot, crochet, broderie, couture, etc.) il vaut nettement mieux commencer avec un cours en présentiel. Les tutoriels sont très utiles aux personnes qui savent déjà coudre, tricoter, crocheter, broder, etc... car elles trouveront matière à compléter leur savoir-faire initial.
Voici, avec le recul de mon expérience, les questions préalables à se poser.
- que veut-on apprendre ?
- que sait-on déjà faire ? par exemple, il est inutile de vouloir apprendre à tricoter des torsades si on ne sait pas ou quasiment pas tricoter... ou faire des boutonnières passepoilées si on ne sait pas faire une boutonnière simple...
- quels sont les prérequis clairement exprimés par la créatrice ou le créateur du tutoriel ? (c'est en général assez rarement formulé, c'est donc à vous de les déduire...)
- quels sont les objectifs clairement exprimés du tutoriel ? le mieux est de choisir un tutoriel avec UN SEUL objectif...
- ne pas hésiter à «essayer» deux ou trois tutoriels différents sur le même sujet, en tout cas à les regarder.
Comment utiliser un tutoriel ?
- le regarder une première fois à vide.
- le regarder une deuxième fois avec papier et crayon pour noter les étapes, le matériel nécessaire, les questions que l'on se pose...
- le regarder une troisième fois et autant de fois que nécessaire, en essayant de reproduire progressivement les savoir-faire transmis. On peut s'aider du réglage des paramètres de youtube pour ralentir le débit de la vidéo, même si cela déforme le son. On peut arrêter et faire repartir la vidéo à volonté, revenir en arrière, etc.
- et dernière recommandation, travailler non pas sur un ouvrage en cours, mais sur un échantillon fait à dessein. Ça peut éviter des catastrophes...
Ci-dessous, vous trouverez deux exemples de tutoriels réussis, ÀMHA* (comme on dit sur certains forums...)
Et si vous souhaitez approfondir ces questions relatives aux tutoriels, aux youtubeuses, l'excellent blog de Béatrice Guillier vous y aidera.
Et si vous cherchez des tutoriels pour fabriquer des masques, c'est ici.
Bon confinement !!!
Et comme en ce moment,
l'agenda de Tata Georgette se vide, se vide...
pourquoi ne pas en profiter pour rendre visite à d'autres confinés ? ? ?
* à mon humble avis
Un seul objectif - tout est bien visible - les explications sont claires - le glamour n'est pas le but, mais ce tutoriel est très efficace.
Un objectif précis - des explications simples, sans blabla - des images bien filmées - et en prime le bon geste pour tricoter...
Made in Bangladesh
L'action du film de Rubaiyat Hossain «Made in Bangladesh» se passe loin d'ici, quelque part en Asie et aussi tout près d'ici, dans nos armoires. Il avait déjà été présenté lors du Festival du Film de Muret, courant novembre...