Ourlet
«Il y avait une douzaine de très belles nappes dans un placard, au fond du couloir, et l’une d’elles servit de linceul [...]. Alice se porta volontaire pour le coudre mais fondit en larmes – ses nerfs, ou ses talents de couturière, s’avérant ne pas être à la hauteur de la tâche. Tom prit le relais, tendant bien te tissu, doublant l’ourlet, le cousant à gestes rapides, presque professionnels. Clay avait l’impression de voir un boxeur entrainer sa main droite contre un punching-ball invisible.»*
Je ne sais pas si on coud encore les linceuls, mais ce qui est sûr, c'est que l'ourlet, souvent présenté comme le b-a-ba de la couture demande une certaine dextérité. La précision «doublant l'ourlet» m'intrigue : s'agirait-il d'une couture anglaise ? auquel cas, Stephen King, en plus d'être le maître du suspens, serait également un pro de la couture ?
En tout cas, vous pouvez aussi réserver votre place dans un des ateliers de Tata Georgette par sms, via votre téléphone portable, tant qu'il fonctionne encore normalement...
*Extrait de «Cellulaire» de Stephen King publié chez Albin Michel en 2006
Le Jardin du tisserand
Il y a quelques semaines un sympathique et discret petit musée consacré au fil de soie a ouvert ses portes pour la saison 2017. Quelque part entre Vierzon et Châteauroux, donc pas tout près de Toulouse mais si vous passez par là-bas, il mérite vraiment le détour.
Créé et dirigé par Serge Nadeau depuis 2010, il est installé dans les quatre bâtiments d'un corps de ferme dont chacun abrite une des étapes qui va de la chenille du Bombyx du mûrier au métier à tisser. Soit successivement la magnanerie, la filature, le moulinage et le tissage avec toutes les machines en fonctionnement dont un piquage, acheté à Roanne en 1998, entièrement démonté pour être transporté et remonté sur place, le tout en plusieurs semaines d'un travail méthodique. Avis à ceux qui peinent avec des étagères Ikéa !!! La plantation du mûriers jouxte le musée, pour nourrir les pensionnaires de Serge Nadeau. C'est une halte bien intéressante dans une paisible région rurale où il fait bon randonner. Une autre ressource textile de Saint-Georges-sur-la-Prée, c'est son élevage d'alpagas, mais je ne sais pas s'il est possible de le visiter.
Où : Le Jardin du tisserand - La Métairie du Rozay - 18100 Saint-Georges-sur-la-Prée - tel 02 48 51 48 63
Coushumains
Cousu main, voilà bien une expression galvaudée. Mais qu'Anne Bothuon et Michel Roty reprennent au pied de la lettre en exposant leurs œuvres textiles dans le Gers.
Anne Bothuon pratique la «sculpture molle», comprenez de la sculpture à base de tissus. Le fil et l'aiguille lui servent de crayon. Il en ressort des personnages très humains, très troublants, aidée dans son art de façonner des corps humains par sa pratique du beau métier de costumière. Quant à lui, Michel Roty est travaille à Muret où il dirige une école d'art et il enseigne également à Toulouse. Et il brode. De leur rencontre est née une belle exposition d'art textile à aller voir impérativement.
Se sont jointes à eux vingt classes du département qui ont participé à un travail consacré au fil et dont les travaux sont exposés dans plusieurs salles de Gondrin.
Où : Galerie de l'artothèque ADPL - 4, rue Rodolphe Molère - 32330 Gondrin
Quand : du 19 mai au 25 juin 2017
Vos prochains rendez-vous textiles
à Toulouse et dans la région...
Odeurs du temps
«A-t-on perdu le sens de l’odorat ? Le silence olfactif de notre environnement désodorisé est récent : il résulte de la révolution perceptive qui a eu lieu entre 1750 et 1880 en Europe (Alain Corbin). Les odeurs ont pourtant une histoire : chaque société possède sa manière de sentir, de percevoir le monde, en rapport avec un système de représentations singulier. Pour appréhender la culture olfactive, dépaysante, des mondes anciens, l’historien interprète les traces, évanescentes et éparses, laissées par les données sensibles, à la lumière de l’anthropologie et de la littérature.»
C'est ce que nous explorerons avec Jean-Pierre Albert, Adeline Grand-Clément et Isabelle Serca lors de la conférence « Odeurs du temps, volutes d’encens : histoire, anthropologie et littérature en résonance» qu'ils donneront au Quai des savoirs, le samedi 20 mai 2017, à 10h30.