Saison de coton
Le coton est la fibre estivale par excellence. On en porte constamment, on a envie d'en acheter aussi et profiter de ses voyages pour faire quelques achats de métrages à coudre, jolis souvenirs de vacances. Car même dans notre monde mondialisé, globalisé, on trouve encore de belles productions locales. Il faut juste penser à ménager une petite place vide dans la valise, en prévision de ces acquisitions, ou même à faire comme une amie qui part avec une valise pleine, et une valise vide et qui revient avec les deux valises pleines...
On peut aussi profiter de l'été pour lire, par exemple celui de James Agee, illustré par les superbes photos de Walker Evans «Une saison de coton» - Ce reportage sur trois familles de métayers en Alabama, en 1936, a été publié l'an passé par Christian Bourgois. À l'origine, ce livre était un reportage commandé à ses auteurs par le magazine Fortune qui finalement ne le publia pas. En effet, l'image qu'il donnait du Sud cotonnier était assez loin de la mythologie de la prospérité américaine, d'un Sud riche, opulent et insouciant.
La suite se trouve probablement dans «Les raisins de la colère» de John Steinbeck, publié à petit tirage selon le souhait de Steinbeck qui estimait que son roman était trop choquant en décrivant la misère des métayers du coton, chassés de leur terre. Le livre fut un succès et le film aussi, tourné en 1940, avec Henry Fonda.
Vos prochains rendez-vous textiles
à Toulouse et dans la région...
Le Japon en Alsace
À voir absolument cet été, à Mulhouse, les deux expositions proposées par le MISE (autrement dit le Musée d'Impression sur étoffes) et toutes les deux consacrées au Japon.
Dès l'ouverture du Japon a commerce international, en 1853, d'intenses relations commerciales se sont nouées entre le Japon et Mulhouse. L'industrie mulhousienne a trouvé au Japon un renouvellement de ses thèmes d'impression et a exporté au Japon une part de sa production imprimée, notamment des mousselines de laine sur lesquelles les Mulhousiens (Thierry Mieg, les frères Heilmann, Scheurer, etc) savaient aussi bien imprimer que sur le coton, en dépit de la difficulté à travailler sur ce matériau beaucoup plus délicat que le coton. Mais les modes européennes influencent aussi la production textile japonaise.
Il était donc logique de consacrer une exposition à ces influences réciproques sur la production des textiles imprimés des deux pays «Impressions du Soleil Levant».
C'est aussi l'occasion pour le MISE d'accueillir la la plus japonaise des maisons de couture française, Léonard, avec les travaux de Daniel Tribouillard, notamment ses superbes jersey de soie imprimée.
À défaut d'aller en Alsace, le catalogue «Impressions du Soleil levant 150 ans de relations Alsace-Japon» 15€
Jusqu'au 15 octobre 2015
Noir sur blanc
Texte, du latin «texere» tisser, désigne l'ensemble des termes constituant un écrit, comme me l'indique mon bon vieux Larousse.
Textile, du latin «textilis» tissé, désigne la fabrication des étoffes, toujours selon Larousse.
Cette parenté des deux termes a inspiré à Dominique Miraille,
Le textile en plus d'être étroitement lié à la langue, de par ses origines mêmes, est une partie constituante des personnages qui peuplent la littérature. Il est en effet difficile de décrire un personnage sans accorder attention au vêtement qui contribue à en éclairer le caractère, la situation sociale, l'action à laquelle il se trouve mêlé, à préciser une ambiance, à éclairer aussi les goûts de l'écrivain.
Sa démarche hardie me donne l'idée d'ouvrir une nouvelle catégorie de billets qui va être nourrie peu à peu, «Citations textiles» avec des citations littéraires ayant trait au textile, piochées dans mes lectures, mais aussi dans les vôtres qui seront les bienvenues. Un peu comme un jeu de piste littéraire et textile.
«Noir sur blanc - noir et blanc : une autre façon de voir un texte et de lire un objet»
Musée de la Mode à Albi
Jusqu'au 27 décembre 2015
Ringard ?
Qui a dit que les napperons crochetés étaient ringards ? En tout cas, ce n'est manifestement pas l'avis d'Ashley V. Blalock qui crochète des sculptures et des installations. Voici une vue d'une exposition que cette artiste américaine a présentée à San Fransisco, en 2012. À noter qu'elle expose dans de vrais musées, pas seulement dans des salons d'ouvrages pour dames !