La couleur du Père Noël
Le Père Noël est habillé de rouge. D'un beau rouge flamboyant, tonique, bien réchauffant. Ce beau rouge a longtemps été fourni par un petit insecte, la cochenille, qui parasite un cactus américain. La cochenille était utilisée comme colorant depuis très longtemps par les Zapotèques et fut rapportée en Europe par les Espagnols à qui elle fournit de considérables ressources, bien supérieures à l'or selon certains historiens, tant cette couleur était convoitée. Le rouge de la cochenille était «grand teint», elle résistait à la lumière, aux lavages ; inégalée par les colorants végétaux alors disponibles dans le Vieux monde, ce rouge carmin si unique est produit par l'acide carminique contenu dans le corps et les œufs de la femelle Dactylopius Coccus. Les Espagnols gardèrent jalousement l'exclusivité de cette production et de ce commerce jusqu'au courant XIXe siècle, en fait jusqu'à ce que d'autres découvrent en quoi consiste exactement cette poudre de carmin et se mettent à produire des cactus porteurs de ce parasite ailleurs dans le monde, et surtout jusqu'à l'invention des colorants de synthèse, notamment de l'alizarine. Toute cette histoire est fort bien racontée par Amy Butler Greenfield dans «L'extraordinaire saga du rouge : le pigment le plus convoité» édité par Autrement, en 2008 et qui se lit comme un polar, un roman d'espionnage, tout en étant remarquablement bien documenté. Si on préfère les lectures plus austères, on peut aussi lire «L'histoire de la cochenille au Mexique» de Léon Diguet, publié en 1909.
Aujourd'hui, les colorants de synthèse ont largement remplacé la cochenille pour teindre nos tissus. D'ailleurs, chaque cochenille doit encore être «cueillie» à la main, sur la raquette du cactus, comme au temps des Conquistadores ; le colorant obtenu est donc particulièrement coûteux, produit principalement au Pérou mais aussi dans d'autres contrées tropicales.
Le carmin de la cochenille est surtout utilisé sous le nom de code E120 comme colorant alimentaire et cosmétique. En clair, on en mange (dans les confiseries, le saucisson, certains fromages, etc.) et on en boit très régulièrement (par exemple dans le Coca-Cola, certaines boissons alcoolisées) et comme colorant cosmétique (dans les rouge à lèvres, par exemple).
Et le Père Noël, dans tout ça ?
Joyeux Noël à toutes et à tous !
Derniers jours
«Pattes de velours...», l'exposition du Musée de la Mode d'Albi est visible jusqu'au 28 décembre (17, rue de la Souque - Albi - tel 05 63 43 15 90)
Pour compléter la visite et en savoir plus sur le velours, voici un film consacré à une sabreuse de velours. Pour sabrer le champagne, attendez encore quelques jours.
La danse des formes
Pour les heureux Parisiens - ou ceux qui seront à Paris pendant les fêtes - les 72 œuvres textiles de l'artiste japonais Samiro Yunoki entrées récemment dans les collections du Musée Guimet sont exposées.
Samiro Yunoki est un des plus grands artistes actuels de peinture au pochoir sur textile du Japon. Avec cette technique ancestrale japonaise - appelée là-bas katazome - il explore des formes inspirées de la peinture contemporaine, spécialement de la peinture française.
À voir au Musée Guimet, jusqu'au 12 janvier 2015
Pour tous les autres : le catalogue de l'exposition « La danse des formes» - 10€
Météo grise
Comment lutter contre la grisaille du ciel ?
Rien de tel que de teindre un vêtement, un tissu pour changer la couleur du monde. Une nappe qui a terni ? hop, dans la machine ! un tee-shirt fatigué mais dans lequel on est si bien ? hop, dans la machine.
Les modes d’emplois sont désormais précis, les couleurs obtenues sont nettes, grand teint – entendez par là qu’elles résistent aux lavages ultérieurs.
Une hésitation sur le choix des couleurs ? quelle harmonie privilégier ? quel ton choisir ? quel contraste donner ? Tout se trouve ici, sur la roue d’association des couleurs de Dylon.