Les Chiffonniers de Paris, d’Antoine Compagnon, Gallimard, « Bibliothèque des histoires », 512 p., 32 € -
Blog de l'actualité des loisirs textiles à Toulouse et dans la région. Tata Georgette propose aussi des ateliers nomades de loisirs textiles : crochet, tricot, broderie... pour apprendre, se perfectionner. Bienvenue dans le monde des loisirs textiles !
Avec l'explosion de la presse et de l'édition de livres au début du XIXe siècle, la demande de chiffon explosa pour produire du papier. C'est au cours de cette période qu'une profession arpentait les rues de Paris, - et probablement des autres villes - surtout la nuit, équipé d'une hotte, d'un crochet et d'une lanterne. On les méprisait, bien qu'ils gagnaient plus qu'un ouvrier qualifié en fouillant dans les tas d'ordures abandonnées dans les rues. Pratiquant le tri sélectif avant notre merveilleux XXIe siècle, ils ont fourni un bon contingent de personnages à la littérature populaire avant d'être éliminé du paysage urbain par l'invention du papier à base de cellulose de bois en 1870 puis ensuite par le préfet Poubelle qui a créa la poubelle et réglementé le dépôt et le ramassage des ordures, en 1883.
C'est leur histoire que raconte Antoine Compagnon dans son ouvrage «Les Chiffonniers de Paris» publié aux éditions Gallimard qu'il présentera lundi 9 octobre 2017, à 16h, à la librairie Ombres blanches. Comme quoi, on peut être un brillant professeur de littérature française à la Sorbonne, à l’université Columbia de New York et depuis 2006, au Collège de France et s'intéresser au monde du chiffon... tout comme avant lui Hugo, Balzac, Baudelaire et tant d'autres écrivains du XIXe siècle.
Les Chiffonniers de Paris, d’Antoine Compagnon, Gallimard, « Bibliothèque des histoires », 512 p., 32 € -
Au cours d'une belle après-midi au Salon Tendances créatives, j'ai revu avec plaisir plusieurs exposants.
À commencer par la librairie Bodoni, tout près de l'entrée du salon, spécialisée dans les loisirs créatifs, mais dont c'est la dernière participation à un salon de loisirs créatifs. Il faut donc en profiter pendant tout le weekend pour dévaliser son stand car c'est à ma connaissance la seule librairie vraiment spécialisée dans le domaine, mais qui va bientôt cesser son activité, après avoir fermé son site de vente en ligne.
L'association Dentellières du Sud-Ouest, plutôt située dans le fond du hall, qui chapeaute plusieurs ateliers de dentelle aux fuseaux à Toulouse et dans la région tient un stand très accueillant, avec des dentellières à leurs tambours et une exposition de quelques réalisations récentes. La dentelle aux fuseaux a complètement renouvelé, depuis quelques années déjà, sa pratique. Les points de base sont certes toujours là, mais, la couleur est désormais très présente. La dentelle sort de ses usages classiques pour se faire bijou, décoration de la maison, comme ces lanternes accrochées au-dessus du stand (dont une photographie jointe à ce billet, en dépit de mes médiocres compétences photographiques).
Et même un exposant qui propose du stringart, revenant très en vogue dans les années 70, du temps des vertes années de Tata Georgette.
Puis j'ai fait de belles découvertes aussi. Les wax proposés par Couleurs d'Afrique et d'ici accompagnent l'action militante de cette association contre l'excision et proposent de la couleur contre la douleur ! avec ces beaux tissus éclatants, on peut coudre toutes sortes de vêtements et accessoires.
Pour les amatrices de laine très fine, pour tricoter avec des points ajourés, le stand Laine Select est remarquable. On peut y acheter des pelotes ou des modèles ou des kits créés par Véronique. De subtiles couleurs et des matériaux aériens feront le bonheur des tricoteuses. Et il y a des modèles pour plusieurs niveaux de difficulté, donc pas de quoi s'effaroucher...
J'ai également admiré les œuvres de Sheila Frampton Cooper qui fait du patchwork, fortement imprégné de sa pratique de la peinture, elle crée des compositions éblouissantes et très rythmées où les couleurs le disputent au dessin, tandis que les points donnent du relief. À savourer sans restriction.
Pour finir, l'exposition Projet Patch donne carrément des fourmillements dans les doigts. Voilà un projet tout à fait remarquable de patch participatif qui se veut un hommage aux savoir-faire pour constituer une banque. Le principe en est simple : chacun peut s'inscrire et proposer un carré de 20 cm sur 20 cm (dont quelques uns photographiés accompagnent ce billet). Toutes les techniques y sont admises, on y voit du patch classique, de la broderie, de la dentelle, des jours tirés, du tricot rebrodé, du collage mix-media, du crochet... (liste non exhaustive). Sur le stand on peut voir plusieurs centaines de carrés réunis sur un vaste mur, constituant une installation en perpétuelle évolution, les carrés s'ajoutant peu à peu, certains en remplaçant d'autres, car chaque étape, chaque nouvelle exposition donne lieu à de nouvelles participations. Mais, à ce jour, le Projet Patch, parti de la Normandie, n'a pas de participantes toulousaines. Donc, l'appel est lancé et pour participer c'est ici...
Ce petit tour d'horizon est évidemment très subjectif, et ne prétend qu'à vous inciter à aller y faire un tour pour vous faire votre propre idée, vos propres trouvailles, éventuellement participer à un des nombreux ateliers. Demain samedi ou dimanche. Bon weekend !
Le thème du Forum international de la Couleur végétale qui se tiendra ce weekend à Lauris sera consacré aux «Fibres colorées et colorants végétaux».
Les invités de cette année sont des teinturiers mexicains de la région de Oaxaca, région de riche tradition textile. De plus le Mexique est le berceau de la cochenille, ce petit parasite des cactus qui fit la fortune de l'Espagne, par la belle couleur rouge qu'on en extrait.
Le programme de d'ateliers et de conférences est donc tout naturellement orienté vers les spécificités mexicaines, entre autres :
Dominique Cardon (directrice de Recherche émérite au CNRS) évoquera les implications de l'arrivée des Espagnols au Mexique dans l'apparition de Europe de colorants majeurs, dont la fameuse cochenille.
Raul Ponton Zuñiga (maitre teinturier mexicain) présentera les principaux colorants utilisés de nos jours au Mexique.
Hector Manuel Meneses Lozano (directeur du Musée textile de Oaxaca) parlera des colorants sur plumes, spécialité pré-colombienne et d'ailleurs assez largement sud-américaine.
Tatiana Falcon Alvarez (historienne de l'art mexicaine) présentera l'utilisation des lichens comme colorants par les Indiens Nahuas de la région de Puebla et par les Indiens Zapocèques de Oaxaca.
Ana Roquero (chercheuse textile en Espagne) consacrera son intervention à l'utilisation des lichens dans la teinture des «châles à odeur», spécialité mexicaine pour parfumer les châles tout en les colorant car le châle noir traditionnel teint avec des tanins et de l’acétate de fer dégage une odeur désagréable à laquelle remédient des lichens colorants - (à mon avis, ce doit être un pur délice, un régal pour les yeux et le nez...)
Forum international de la couleur végétale
organisé par l'association Couleur Garance
Conférences, animations, stages, marché d'artisans
Lieu : Terrasses du château - 84360 Lauris