On n'arrête pas le progrès
Prochainement, à côté de votre machine à couture, vous aurez quelques drones. Ils seront très utiles pour faire des dentelles aériennes, par exemple. À quand une épreuve de «Cousu main» avec drônes ?
Musée textile de Lavelanet
À Lavelanet, ville de longue tradition industrielle du Pays d'Olmes, dans les anciens locaux d'une manufacture de draps fondée en 1796, se trouve le Musée du Textile et de peigne en corne.
Au-delà des machines et des outils exposés, le musée s'attache à conserver les anciens savoir-faire du tissage, de la filature, mais aussi à la belle saison, le jardin textile médiéval présente les plantes utilisées soit pour leur fibre textile soit pour leur colorant. On peut aussi y participer aux ateliers de tapisserie proposés par une tapissière formée à la Manufacture des Gobelins à Paris.
Et pourquoi le peigne en corne ? parce que ce fut une industrie importante, liée à l'élevage bovin montagnard. Il reste encore quelques petites entreprises qui fabriquent toujours des peignes en corne, si agréables pour les cheveux.
Pour en savoir plus sur le textile pyrénéen : l'article de Michel Chevalier : «L'industrie textile pyrénéenne et le développement de Lavelanet»
Musée du textile - 65, rue Jean-Canal - 09300 Lavelanet
Tel 05 61 03 89 19
Dans de beaux draps !
Dans le silence de la nuit, des milliers de petits acariens nous grignotent les mollets, des bactéries gloutonnes et lubriques vivent très l'aise au chaud dans le bain de sueur (car nous suons la nuit aussi) et se reproduisent inlassablement ; les millions de microscopiques parcelles de peau morte dont nous nous délestons à chaque instant jonchent nos draps. Sans compter les poils du chat qui a fait dans la journée la sieste sur le lit et vient sur le matin chercher un peu de chaleur humaine. Et puis aussi un peu de poussière rapportée des transports en commun, du pollen. Tout ça, c'est un peu beurk... non ? et le fait d'avoir des draps en couleur n'y change rien, pour ceux qui penseraient que si ça ne se voit pas...
Grave question : vaut-il mieux nettoyer les draps, taies d'oreiller et alèses tous les jours ? tous les deux mois ? plus je n'ose imaginer... bref, le choix va de l'esclavage au taudis dans un magnifique bouillon de culture. Il semble que la plupart des personnes choisissent entre une fois par semaine ou toutes les deux semaines.
Je n'ai pas trouvé d'enquête, ni de sondage à ce propos. En tout cas, d'après des experts en propreté domestique, la meilleure solution est d'en changer toutes les semaines. Et même un peu plus souvent en cas de maladie contagieuse dans la maison. Pour les serviettes de toilette, en changer tous les trois ou quatre jours est le minimum. Avec une bonne lessive à base de savon de Marseille à plus de 60°. Et si possible de les faire sécher dehors, au soleil, à l'air (tant pis pour ceux qui n'ont ni buanderie, ni grand jardin avec des zozyaux qui chantent) . Pour le repassage, il semblerait que ce soit définitivement démodé, il suffit de bien les plier et basta ! de ce côté-là, on peut alléger la charge de travail sans mettre en danger la santé de la maisonnée.
En tout cas, lorsqu'on cherche sur internet comment entretenir les draps, gogol nous fournit beaucoup de réponses sur les normes applicables en milieu hospitalier (merci, nous allons bien), ou des adresses de fournisseurs de lessives (bonjour la chimie), mais pas grand chose sur la fréquence de nettoyage du linge de maison, en particulier ceux utilisés la nuit ou pour la toilette. Il semble que ce soit typiquement la question honteuse, celle qui fâche, en tout cas qui touche de trop près aux pratiques personnelles en la matière. Ce que relate très bien Jean-Claude Kaufmann dans son ouvrage «Le cœur à l'ouvrage, théorie de l'action ménagère».
Diabolo menthe
«Je me suis installé à la terrasse du Roi du café. J'ai commandé un diabolo menthe. Le serveur a eu un sourire dont je n'ai compris le sens que lorsqu'il eut déposé la boisson sur la table : elle avait la même couleur que mon costume.»
Il est beaucoup question de ce costume vert dans le roman d'Alain Mabanckou, écrivain franco-congolais «Tais-toi et meurs» dont le personnage principal est un sapeur qui pratique assidûment les règles et codes de la Société des ambianceurs et personnes élégantes de la diaspora congolaise à Paris.
Les sapeurs portent traditionnellement trois couleurs mais une nouvelle tendance émerge à Paris, l'association de quatre couleurs, puisque nous vivons dans un pays qui compte quatre saisons, ce qui ne manquera pas de créer une nouvelle sission dans le mouvement de la sape que de nombreux pratiquants considèrent comme un art à part entière.
Alain Mabanckou enseigne la littérature francophone à l'Université de Los Angeles et il vient d'être nommé professeur au Collège de France. Y-arrivera-t-il sapé pour sa leçon inaugurale à la chaire de création artistique, le 17 mars - dont le sujet sera De la littérature coloniale à la littérature «négro-africaine» ?
Mabanckou Alain - Tais-toi et meurs - Éditions La Branche, 2012