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Tata-Georgette

Solder et jeter ?

22 Janvier 2015 , Rédigé par Tata Georgette Publié dans #Billet du jour

Image Emmaüs

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À quoi bon acheter un énième pull qui sera tout ramollo au bout de deux lavages ? À quoi bon acheter une énième une petite robe (super soldée bien sûr) qui n'est pas tout à fait à votre taille, puisque non, c'est définitivement fichu, vous n'êtes pas un mannequin de 1m80 taillant un gros 34 ?

Qui se souvient qu'il y a à peine un siècle, au début du vingtième siècle, dans beaucoup de ménages, une seule armoire à deux portes et une commode à quatre tiroirs suffisaient à contenir toute la garde-robe d'une famille de quatre personnes ? Sans parler de l'époque encore plus lointaine où les vêtements étaient enregistrés après décès, par le notaire qui devait régler la succession.

Aujourd'hui, nous aurions, d'auprès l'Institut français de la mode, 35% de vêtements de plus qu'en 1990, nombre qui n'était déjà pas négligeable. Alors que nous n'avons toujours que deux bras, deux jambes, un seul buste à habiller par personne. Mais les usages se sont diversifiés, spécialisés. Même les moins coquets ne pourraient pas aller faire leur jogging avec avec un bon vieux pull un peu usé qui finirait ainsi glorieusement sa carrière. Non, il faut le sweat adapté, assorti au pantalon lui aussi réservé à cet usage, au bandeau, etc. Et les usages sportifs ne sont pas les seuls à «nécessiter» une garde-robe spécialisée. Bref, cela fait souvent plusieurs centaines de pièces vestimentaires par personne.

Et comme beaucoup de ces matériaux et des coupes industrielles ne sont pas réparables, au premier accroc, hop ! on jette. Les mieux intentionnés les donnent à Emmaüs. Par exemple, beaucoup de vêtements industriels sont taillés sans aucune marge de manœuvre, le tissu coupé au ras de la couture. Prenez quelques centimètres sur les hanches et le vêtement n'est plus portable ni réparable.

Résumons : le nombre de vêtements par personne augmente, la durée de vie de chaque vêtement diminue car on ne répare presque plus. Les quelques retoucheuses que l'on trouve en ville ne pèsent pas grand chose à côté du nombre de professionnels qui étaient occupés par le retraitement du vêtement, soit pour les retailler, les restaurer, les réparer, les reteindre, jusque dans les années 50.

Si je ne suis pas nostalgique des temps de pénurie, je ne suis pas non plus une «Soldes-Addict». D'autant que j'ai souvent l'occasion de constater, dans les ateliers, que beaucoup de personnes n'y connaissent allègrement rien en textile ; pour être précise, les connaissances de base sont le plus souvent limitées aux noms des marques. Mais quid des fibres ? des matériaux ? des textures ? des coupes ? de l'entretien du linge ? des réparations simples que tout un chacun peut réaliser ? C'est aussi cela que l'on peut apprendre au cours des ateliers de Tata Georgette, en s'initiant aux techniques de base de la couture, de la maille pour, au final, mieux connaitre la confection et savoir ce que l'on achète, acheter moins mais de plus belles pièces qui dureront plus longtemps au lieu d'aller finir leur brève carrière dans une déchetterie. À moins, qu'en plus d'une nouvelle armoire, vous ne vous équipiez d'une solution adaptée au rangement du textile. Bon, ben voilà, j'en ai fini avec mon «coup de gueule» annuel anti-soldes.

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