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Tata-Georgette

Belles lettres

3 Juin 2022 , Rédigé par Tata Georgette Publié dans #Billet du jour, #Ça n'a rien à voir quoique...

En ce moment, la Médiathèque Cabanis rend hommage à Bernard Arin (1938-2019), typographe qui a animé le Scriptorium de Toulouse, à la fin du XXe siècle, au sein duquel il a formé quasiment tous les grands noms de la typographie française actuelle.

Aïe  ! typographie  ? késako  ? et pourquoi dans ce blog  ?

Nous vivons dans un bain ininterrompu d’écriture mais regardons-nous la forme des lettres  omniprésentes  ? La typographie a une longue histoire qui évolue selon les instruments d’écriture, les usages et les supports de lecture et d’écriture. Tout cela est fort bien résumé ici... Derrière chaque caractère, se trouve un typographe qui dessine ou redessine pour la beauté de l’écrit, pour la facilité de la lecture. Comme cela a été fait pour le Garamond et de nombreux autres caractères historiques de l’Imprimerie nationale, par Franck Jalleau qui en a dessiné la version numérisée.

Dessiner un caractère, ce n’est pas seulement dessiner les lettres de l’alphabet, c’est les décliner en minuscules et capitales, en maigre et en gras, en italiques  ; à cela il faut ajouter les chiffres, les signes de ponctuation et symboles divers, et aussi les interlettrages, etc. sur lesquels s’appuiera ensuite la composition de la mise en page. Le but de tout cela est de composer des textes harmonieux pour l’œil. La  typographie accomplit pleinement sa mission quand le texte est visuellement « indolore » pour le lecteur  ; de ce fait c’est malheureusement un grand art invisible pour beaucoup de lecteurs qui ignorent jusqu’à son indispensable existence.

Le dessin d’un caractère est souvent un critère primordial de reconnaissance du type de texte que nous avons sous les yeux. Avant même de lire le contenu, on reconnait visuellement une collection de livres, une revue ou un journal, un site internet dès le premier abord. C’est aussi vrai pour les logos, comme ceux de grandes marques de haute-couture ou de prêt-à-porter ci-dessous, qui sont tous signés d’un grand nom de la typographie (qui se retrouvent chaque année à Lure).

La typographie est également présente dans nos ouvrages textiles, comme ces monogrammes anciens brodés.

Du temps où c’était la mode de marquer le linge de maison, ces monogrammes étaient très fréquents, notamment sur les draps. Ils signalaient autant l’appartenance familiale que le savoir-faire de la brodeuse. Les modèles étaient souvent empruntés à des caractères un peu « fioriturés » de la belle écriture manuscrite. Les derniers avatars de cette pratique font appel à des typographie « Art nouveau ». 

On trouve également beaucoup d’abécédaires, sous forme de kits à broder au point de croix, mais la plupart sont bien mièvres, avec des petites fleurs gentillettes et des zoziaux multicolores.

Il est regrettable que depuis les années 1930, la plupart des ouvrages proposés par les éditeurs d’ouvrages ou par les revues s’en tiennent à cette vision surannée de la typographie et de la calligraphie car il y a beaucoup d’inspiration à puiser dans la typographie contemporaine. Nos amies quilteuses l’ont bien compris et ont renouvelé leur approche de la lettre en colorant, redessinant l’alphabet, s’inspirant de la création artistique contemporaine ou tout simplement de notre perception actuelle des arts visuels.

De même, de nombreux artistes textiles jouent avec les lettres, comme Annette Messager, ci-dessous  :

En tout cas, pour découvrir quelques typographes contemporains ou pour compléter vos connaissances en typographie, cette petite  – mais très intéressante – exposition est à voir au troisième étage de la Médiathèque Cabanis jusqu’au 12 juin, à Toulouse.

Vos prochains rendez-vous textiles
à Toulouse et dans la région...

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