Le fil dans l'art contemporain
27 Janvier 2016 , Rédigé par Tata Georgette Publié dans #Art textile, #Billet du jour
Récemment, Geneviève Furnemont présentait le travail textile d'artistes contemporains, au Centre Saint-Cyprien. Plan chronologique, sans surprise, ce qui est assez pratique pour aborder un domaine assez peu connu, en France, en dépit d'artistes mondialement reconnus comme Sonia Delaunay, Louise Bourgeois jusqu'aux plus récents comme Dan Mu qui exposait au Centre Saint-Cyprien.
Le textile a longtemps été rangé au rayon des arts appliqués, entre la céramique et la marquetterie, et peu d'artistes (faisant du l'art avec un grand A) s'y frottaient. Tout au plus, quelques peintres se faisaient cartonniers pour les manufactures de tapisseries. C'est d'ailleurs par la tapisserie que le textile est devenu un matériau artistique à part entière. Les biennales textiles de Lausanne, de 1962 à 1995, ont été un des pivots de cette renaissance et les amateurs d'art textile en parlent encore avec des trémolos dans la voix (dont votre servante). À Lausanne, les tapisseries se sont détachées des murs pour devenir des sculptures. Puis l'art textile s'est mis à utiliser toutes sortes de fibres, de multiples techniques en plus de la tapisserie, y compris les techniques de «mémères» comme le crochet qui devient étonnant dans les mains de Vasconcelos lorsqu'elle «envahit» Versailles ou encore la broderie comme la pratique Ghada Amer.
L'art textile est encore assez largement une affaire de femmes, souvent venues de la peinture, pour les plus anciennes, plutôt du design à partir des années 50, mais aussi de la sculpture, et de la galaxie qu'on appelle «arts plastiques». Globalement, maintenant, on peut dire que le textile est un matériau que l'on retrouve dans quasiment tous les courants artistiques du dernier siècle (Bauhaus, PopArt, arte povera, etc.), comme nous l'a démontré G. Furnemont en nous présentant un grand nombre d'artistes : Germaine Richier, Eva Hesse, Lee Bonecou, Takis Vassilakis Panayotis, Annette Messager, et beaucoup d'autres qu'il serait fastidieux d'énumérer.
Deux problèmes concrets se posent aux artistes lorsqu'ils travaillent le textile : l'accrochage et la pérennité de l'œuvre. Pour l'accrochage, il faut parfois concevoir un dispositif précis, mais adaptable aux lieux, accompagné d'une notice pour guider les conservateurs de musées ou les collectionneurs car on peut rarement se contenter d'enfoncer un clou dans un mur comme on le ferait pour une tapisserie plane. Assurer la pérennité physique des œuvres est un autre souci car certains matériaux résistent très mal au temps, à la lumière, au propre poids de la fibre, à l'humidité, aux mites, enfin vous connaissez tous les malheurs de nos chers textiles...
Et depuis quelques années déjà, l'art textile s'installe non seulement dans les galeries, dans les musées, il part aussi dans les rues où il devient «yarn bombing» en se prêtant le plus souvent à des pratiques collectives, festives, mais ça c'est une autre histoire, donc un autre billet, un jour...
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