Mise en route du chauffage...
1 Novembre 2019 , Rédigé par Tata Georgette Publié dans #Citations textiles, #Billet du jour
«Le premier de ce dernier mois [novembre] elles pouvaient prendre leur station d'hiver à la cheminée. Ce jour-là seulement Grandet permettait qu'on allumât du feu dans la salle, et il le faisait éteindre au trente et un mars, sans avoir égard ni aux premiers froids du printemps ni à ceux de l'automne. Une chaufferette, entretenue avec la braise provenant du feu de la cuisine que la Grande Nanon leur réservait en usant d'adresse, aidait madame et mademoiselle Grandet à passer les matinées ou les soirées les plus fraîches des mois d'avril et d'octobre. La mère et la fille entretenaient tout le linge de la maison, et employaient si consciencieusement leurs journées à ce véritable labeur d'ouvrière, que, si Eugénie voulait broder une collerette à sa mère, elle était forcée de prendre sur ses heures de sommeil en trompant son père pour avoir de la lumière. Depuis longtemps l'avare distribuait la chandelle à sa fille et à la Grande Nanon, de même qu'il distribuait dès le matin le pain et les denrées nécessaires à la consommation journalière.»
Et ben ça, c'est de l'économie domestique... enfin vue par le père Grandet... et si bien racontée par Balzac dans le roman «Eugénie Grandet». Mais qui a donné lieu à assez peu de versions cinématographiques, à aucune en tout cas depuis une trentaine d'années. Les plus nombreuses adaptations ont été faites après 1945, et dans de nombreux pays, peut-être parce qu'il fallait relancer la consommation et mettre fin aux mesures drastiques que beaucoup de ménages avaient été obligés d'adopter pendant la Deuxième guerre mondiale en montrant un cas caricatural. Peut-être aussi, parce que de tous les péchés, l'avarice est le plus triste et fade à montrer... C'est dommage car Balzac fut d'une extrême précision pour tout ce qui concerne le costume, la toilette comme on disait alors. Et même sur un costume d'avare, il déployait son extraordinaire talent. Par ailleurs, Balzac, selon Marguerite Gagneux-Granade, a employé cinquante fois le verbe «tricoter, et quinze fois le mot «tricot» dans son œuvre littéraire, ce qui est probablement un record.
Bonne lecture au coin du feu ! ou en tout cas au chaud !
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